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Publié : 15 février 2011

Des chiffres

Les jeunes et l’information

Comment les jeunes s’informent-ils ?

Un sondage a été réalisé par « L’étudiant.fr » en partenariat avec les Assises internationales du journalisme qui se tenaient à Strasbourg, du 18 octobre au 10 novembre derniers, auxquelles le Clemi national participait et procédait à la réunion bisannuelle de toutes ses antennes académiques.

Ce sondage a été mené auprès de 487 jeunes âgés de 16 à 25 ans, lycéens et étudiants. Qu’en ressort-il ?

Environ 55% des jeunes interrogés estiment que l’information est un élément important de leur vie quotidienne. 35% d’entre eux pensent que cela est même « indispensable ». Seuls 14% déclarent « pouvoir s’en passer ». Plus de 2/3 disent consacrer aux informations plus de 15 minutes par jour.

Sans surprise, c’est l’Internet qui arrive en tête des médias les plus utilisés pour s’informer (38 % en priorité), devant la télévision suivie par 33% d’entre eux, la presse écrite (17%) et la radio (10%). Chez les lycéens, plus précisément, 44% préfèrent la télévision contre 30% pour l’Internet et 15% la presse écrite. Et les étudiants ? 45% pour la « toile », contre 25% seulement pour la télévision et 20 % pour la presse écrite.

On peut constater que la grande délaissée est la presse écrite. Elle coûte cher, au quotidien, comparée aux médias numériques ou à la radio. Elle est lue quand on est encore chez les parents, puisque le journal est laissé sur la table du salon. On préfère les « gratuits », plutôt plus chez les étudiants que chez les lycéens. Hors quotidiens, les hebdos, les magazines spécialisés (féminins, people, informatique, sport) sont lus par 1/3 des jeunes, qui précisent « au moins un par semaine » dans certains cas. Les étudiants lisent à peine plus la presse écrite que les lycéens.

Sur quoi veulent-ils être informés ? A 70 %, c’est « pour mieux comprendre le monde ». La performance scolaire (réussir ses études) ne recueille que 20%. Les jeunes ne voient-ils pas les enjeux qui se cachent derrière la fréquentation régulière des médias ? L’ éducation aux médias n’aurait-elle pas modifié le comportement des élèves et étudiants ? Ne sont-ils pas encore conscients de la performance intellectuelle, de l’éclaircissement de la pensée et de la pratique plus aisée de l’écriture cachés derrière cette éducation ?

De manière plus fine le sondage montre, avec les nuances à apporter sur l‘âge des interrogés, que les étudiants s’intéressent aux sujets de société, aux informations internationales, à la politique, à la culture, tandis que les lycéens préfèrent « infos pratiques », économie et sujets de société pour un usage scolaire, afin de nourrir des devoirs.

Si la presse écrite n’est pas très lue, elle a cependant le meilleur indice de confiance : 61%, contre 14% pour la télévision et 12% à égalité pour la radio et Internet. Ils ne sont pas naïfs, ils savent que le rédacteur d’articles de fond bûche son sujet, recoupe ses informations, livre ses sources. Le papier, c’est plus sûr !

Combien y mettent-ils ? Les jeunes s’intéressent à la presse, mais ils ont de petits budgets. A la question de la dépense pour s’informer, 20% seulement estiment leur dépense mensuelle (tous supports confondus) à plus de 10 € ; plus de 40% d’entre eux y consacrent moins de 10 € et 39% d’entre eux avouent s’informer gratuitement, notamment les lycéens profitant des sources d’information familiales.

Il y a donc un travail à faire sur l’info papier, pour ajuster l’indice de confiance et l’indice de lecture. L’éducation aux médias dès l’école primaire peut ralentir la tendance au multisupport numérique à tout prix (presse en ligne, téléphones multifonctions avec accès aux réseaux sociaux qui peuvent ne pas être seulement un maillage de copains et copines plus ou moins éloignés mais aussi un commentaire sur des « brèves » nationales ou internationales).

On peut faire comprendre aux jeunes que l’information numérique relève d’une écriture spécifique, tout comme celle du journal papier et que la lecture des deux, en parallèle, ou en alternance éveille et forme l’esprit. D’ailleurs, les versions en ligne des grands quotidiens, hebdos et magazines le prouvent. Eviter l’exclusive, pratiquer le pluriel. Ecrire et composer soi-même des médias d’information, de l’école à l’université, permet de comprendre l’information de l’intérieur en appréciant finement l’apport de chaque support. Dès lors la fréquentation des types de médias peut devenir très ouverte. Eduquons donc et pour cela, le Clemi est là.