Une nouvelle matière, une nouvelle méthode de travail ? Tendre la main à l’élève, c’est-à-dire savoir quel objet technique fournisseur de données multiples il manipule, apprendre à manipuler soi-même et se saisir des contenus pour faire réfléchir.
Eduquer aux médias ?
Pourquoi ? Une nouvelle lubie pédagogique ?
Non, la mise en place du socle commun et la sortie de référentiels de compétences font de l’éducation aux médias une nécessité dans le cursus des élèves et dans la pratique de leurs professeurs.
L’enseignement ne peut ignorer la place considérable des médias d’information dans notre société à la fois par la construction et la confusion que certains d’entre eux créent dans l’esprit des adolescents. Trop de mots, trop d’images, trop de sons, bons ou mauvais, voire pires.
Lire, analyser les médias multiples, c’est-à-dire sur tous les supports possibles, c’est aider les élèves à donner un sens à ce qui les entoure, c’est les aider à comprendre le mode de fonctionnement de la société dans laquelle ils vivent, dans une démarche d’autonomie et de citoyenneté.
Les élèves doivent acquérir de nouveaux savoirs en ne subissant plus le flot incessant, tumultueux, parfois violent et dangereux des non événements, des désinformations qui s’affichent sur leurs écrans, clignotent, « flashent » en aveuglant l’œil et l’esprit : téléphones portables, objets hyper techniques à usages nombreux, extra plats, hyper miniaturisés, tablettes magiques. Les adultes qui se penchent sur ces machines envoûtantes et qui fascinent ne sont pas démunis, ils les approchent, les apprivoisent, y entrent et ont tôt fait d’être sur un pied d’égalité avec les adolescents. Le CLEMI est là pour accompagner cette évolution.
Dès lors que les enseignants ne se crispent pas sur leur matière, sur la manière académique de transmettre les savoirs, qu’ils forment des équipes, et qu’ils tendent la main à leurs élèves pour les tirer de l’éparpillement et de l’incohérence, leurs élèves les suivent. Des « profs qui s’intéressent, des profs qui viennent nous chercher où on est, qui nous prennent pas nos portables en criant ! » La radio, la télé avec ses clips, son zapping, le web, les téléphones à tout faire forment une culture sociale, des réseaux sociaux de « jeunes » qu’on peut questionner intelligemment, un monde chatoyant qui a un sens, celui créé par des démagogues cupides parfois. Un vrai dialogue, un regard critique et on corrige...
Passer des jeux sur écran, au travail de leur décryptage pour y déceler des enjeux cachés, puis faire lire les journaux en ligne, revenir aux journaux papiers, aller des uns aux autres, en mêlant le texte et l’image… c’est travailler, c’est apprendre, c’est ouvrir les yeux et l’esprit, c’est s’affranchir, c’est être libre de penser ce que l’on veut pour que soit préservée la démocratie.